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Haw Do We Liberate Consciousness from the Remnants of Slavery

Comment libérer la conscience des vestiges de l’esclavage

Par : Mohamed Abderahman Abdallah – Journaliste

En Mauritanie, le véritable danger de l’esclavage aujourd’hui ne réside pas dans les chaînes visibles ou les maisons où l’on vend des corps ; cette époque est révolue. La véritable menace réside désormais dans l’asservissement des consciences : lorsque les esprits restent enchaînés par des notions de supériorité raciale, de hiérarchie sociale et par l’acceptation du silence comme un destin prédéterminé.

Alors, comment libérer le citoyen mauritanien – qu’il soit autrefois maître ou autrefois esclave – des résidus de siècles d’esclavage et d’oppression ?

Premièrement : Par l’éducation, pas par l’ignorance.
La conscience ne peut être extraite de la tête par la punition ; elle doit être implantée par la connaissance. L’esprit d’une personne ne peut être libre que si elle apprend, lit, discute et comprend son histoire de manière critique — et non en glorifiant les mythes.
Nous avons besoin de nouveaux programmes qui enseignent l’égalité plutôt que la suprématie tribale, qui rendent justice à l’histoire des esclaves au lieu de la cacher, et qui transforment les écoles d’instruments de classe silencieux en espaces de libération sociale.

Deuxièmement : En brisant le mur du silence et de la peur.
La peur est ce qui maintient l’esclavage en vie même après sa disparition officielle. Certains ont peur de parler de leur douleur. D’autres refusent d’admettre qu’ils ont autrefois exercé une domination. Certains sont menacés pour avoir élevé la voix.
La libération de l’esprit commence lorsque parler de l’injustice devient un droit, et non un crime, et lorsque nous comprenons que la justice n’est pas une question de vengeance, mais de rétablissement de l’équilibre.

Troisièmement : En abolissant les privilèges tacites.
Certains croient encore être « meilleurs » parce qu’ils sont issus des Bidhan (Maures blancs), ou parce qu’ils descendent de « nobles lignées », ou appartiennent à de « bonnes familles ». Cette illusion alimente un système de castes silencieux.
Libérer l’esprit signifie que personne ne devrait bénéficier du respect ou d’opportunités simplement en raison de sa lignée, et que personne ne devrait être méprisé simplement parce qu’il appartient aux classes Haratin, Ikaawan ou Lemallmine.
Il n’y a pas de conscience libre tant que certains sont traités comme des demi-citoyens.

Quatrièmement : Par l’art, les médias et la liberté de parole.
Les médias doivent briser les stéréotypes et donner la parole à ceux qui n’en ont pas.
Les poètes devraient redéfinir la « bravoure » et l’« honneur » non pas en fonction de la tribu, mais des valeurs humaines.
L’art doit restaurer l’humanité des victimes, et non servir à redorer l’image des oppresseurs.
Libérer les consciences est un projet culturel, pas un décret gouvernemental.

Cinquièmement : Avec le courage de la reconnaissance collective
Nous ne pouvons pas nous débarrasser de l’esclavage tant que nous craignons encore de l’appeler par son nom. Il est inutile de nier la douleur, ni d’enterrer le crime sous la poussière de la tradition.
La Mauritanie ne progressera pas sans se réconcilier avec son passé – non pas par le silence, mais par la reconnaissance, les excuses et la correction.
C’est la voie de la véritable libération – non pas en réglant de vieux comptes, mais en construisant un pays où chacun vit en liberté.

Libérer l’esprit est plus difficile que libérer le corps, mais c’est la seule voie vers un avenir pur.
L’esclavage n’est pas seulement une question juridique ou politique.

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