Who Will Save the Relocated Residents from Drowning? A Cry for Help from the Forgotten Margins
Qui sauvera les habitants relogés de la noyade ?
Un appel à l’aide depuis les marges oubliées
À chaque saison des pluies, la même scène tragique se répète dans les zones de relogement de Nouakchott et d’autres villes mauritaniennes : des maisons submergées par les eaux, des routes englouties par la boue, et des familles entières en quête d’un abri ou d’un lopin de terre où leurs rêves ne s’effondreront pas. C’est une tragédie récurrente et sans issue : un cycle interminable de déplacements et d’inondations, comme si le destin de ces habitants était de vivre entre le sans-abrisme et la catastrophe.
Délocalisation… Le déplacement enveloppé de slogans
Les opérations de relocalisation en Mauritanie ont débuté sous des slogans tels que « organiser les quartiers informels » et « améliorer les conditions de vie ». Cependant, la réalité a prouvé le contraire. Dans la plupart des cas, ces relocalisations n’ont fait que déplacer la pauvreté du centre-ville vers sa périphérie, sans fournir les infrastructures les plus élémentaires ni les services essentiels. Il n’y a ni eau courante, ni système d’égouts adéquat, l’électricité est aléatoire, et les écoles et les centres de santé sont inexistants ou dans un état déplorable.
Entre pluie et promesses noyées
Aux premiers signes de pluie, les zones de relogement se transforment en marécages géants. Les familles se retrouvent piégées dans des abris de fortune construits en terre et en tôle, qui s’effondrent sous les fortes pluies ou se désintègrent sous l’effet de l’humidité persistante. Chaque année, des images bouleversantes inondent les médias et les réseaux sociaux, pour être oubliées aussi vite qu’elles apparaissent. Pendant ce temps, les solutions potentielles se noient dans la bureaucratie et l’indifférence des autorités.
Qui est responsable ?
La responsabilité est collective, mais elle incombe en premier lieu aux autorités qui ont relogé les habitants dans des zones non aménagées, sans études géologiques ni urbanistiques adéquates. Elle s’étend aux entités qui ont reçu des financements pour développer ces quartiers, mais n’ont pas donné suite. Même les élus locaux se contentent souvent de promesses creuses et de postures politiques, sans aucune action concrète pour améliorer la situation.
Que veulent les résidents relogés ?
Ils ne demandent pas l’impossible. Ils revendiquent leurs droits fondamentaux de citoyens :
Infrastructure fonctionnelle qui résiste aux pluies saisonnières.
Un système d’égouts adéquat pour éviter que les quartiers ne se transforment en fosses à boue.
Un logement sûr qui ne s’effondrera pas sur leur tête.
Des services de santé et d’éducation de proximité qui préservent leur dignité.
Conclusion:
Les résidents relogés n’ont pas besoin de comités d’urgence saisonniers ; ils ont besoin d’une politique durable qui les sauve du cycle de la négligence. Le sauvetage commence par leur reconnaissance comme citoyens à part entière, et non comme de simples statistiques dans les rapports gouvernementaux. Chaque jour de retard signifie une nouvelle tragédie sous la pluie, un autre enfant dormant dans l’eau et une autre famille dont le seul rêve est une terre à l’abri des inondations.
Alors qui sauvera les habitants relogés… avant que leurs âmes ne se noient dans le silence ?
Reportage de :
Mohamed Abdel Rahman Abdallah
Journaliste
Nouakchott