Mauritania: Youth Trapped Between Despair and Unemployment
Mauritanie : la jeunesse coincée entre désespoir et chômage
Par : Mohamed Abdelrahman Abdallah – Journaliste
Nouakchott – Mauritanie
Au cœur du désert du Sahara, là où le sable côtoie les espoirs suspendus, des milliers de jeunes Mauritaniens sont confrontés à une dure réalité quotidienne, marquée par le chômage, le manque d’opportunités et l’inefficacité des politiques. Jeunes, ambitieux et pleins de potentiel, ils sont pourtant prisonniers d’un système défaillant, hantés par des questions existentielles dans un pays qui n’offre guère plus que des promesses différées.
Une génération en quête d’opportunités… et qui ne trouve que des retards
Chaque matin, la jeunesse mauritanienne se réveille avec un vieux rêve – un emploi, un projet, la possibilité de voyager, voire l’accès à une formation professionnelle – pour finalement se heurter à un mur épais de bureaucratie, de favoritisme et d’une répartition profondément injuste des opportunités.
Dans les cafés et aux coins des rues, des milliers de diplômés chômeurs sont assis, diplômes en poche, à lire les nouvelles des « réalisations gouvernementales » avec des yeux fatigués par l’attente.
Les universités décrochent des diplômes… mais le marché rejette
Chaque année, des milliers d’étudiants obtiennent leur diplôme d’université et d’institut, mais le marché du travail mauritanien reste déconnecté des réalités éducatives. Il n’existe aucun plan stratégique pour absorber les talents et peu de projets correspondent aux domaines d’études des diplômés. Résultat ? Des jeunes contraints à la migration ou au risque mortel de s’embarquer pour un avenir incertain, simplement pour trouver une vie respectueuse de leur dignité.
De la marginalisation à l’extrémisme : le risque croissant
Là où l’espoir s’évanouit, la colère grandit. Et avec elle, les jeunes risquent davantage de sombrer dans l’extrémisme, la criminalité ou la toxicomanie. Certains abandonnent leurs études et finissent victimes de réseaux de trafiquants ou pions dans des conflits qui ne les concernent pas.
Il n’est pas surprenant que le chômage soit devenu l’une des bombes à retardement les plus dangereuses menaçant la stabilité à long terme de la Mauritanie.
Un gouvernement absent… et des politiques inefficaces
Malgré les annonces répétées du gouvernement concernant les programmes d’emploi pour les jeunes, la réalité est toute autre. La plupart de ces programmes ne sont guère plus que des slogans promotionnels, manquant de transparence, de sérieux et de suivi.
Les organismes d’emploi continuent de traiter le chômage comme un simple problème statistique, plutôt que comme une profonde crise humaine qui détruit des familles et écrase toute une génération de l’intérieur.
Les jeunes veulent une vie… pas des discours ni des slogans
La jeunesse mauritanienne ne demande pas l’impossible. Elle souhaite être véritablement écoutée, impliquée dans le processus décisionnel et avoir une chance réelle de faire ses preuves.
Elle aspire à un véritable projet national qui investisse dans le potentiel humain, et pas seulement dans des contrats miniers ou des accords internationaux.
En conclusion:
La situation critique de la jeunesse mauritanienne n’est pas seulement un problème économique : c’est une crise existentielle. Sa résolution exige une volonté politique sincère et une stratégie globale pour redonner espoir à des millions de personnes.
Si nous n’investissons pas dans la jeunesse aujourd’hui, le coût de cette négligence sera bien plus élevé demain, non seulement pour l’État, mais aussi pour l’avenir de toute une nation.